https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/04/10/01016-20100410ARTFIG00104-le-grand-orient-s-ouvre-aux-femmes-.php

En 2010, le Grand Orient de France décide de laisser ses loges libres d’initier ses membres sans distinction de genre, laissant entrer la mixité dans les loges qui le décident. En 2014, un peu plus d’un millier de femmes font partie des effectifs du Grand Orient, en 2017 elles sont un peu plus de 2 900 ne modifiant que peu à cette date le paysage maçonnique féminin français.

A Montpellier, la Loge La Bonne Intelligence du Grand Orient est fièrement mixte et est également la première loge de l’Orient de Montpellier à initier une postulante et à élever la première sœur au troisième degré.

S:. Maria Deraismes


La question de l’admission des femmes dans la franc-maçonnerie est un sujet controversé depuis de nombreuses années. Traditionnellement, la franc-maçonnerie est réservée aux hommes, mais certains mouvements ont cherché à inclure les femmes dans leurs rangs.

Il existe en effet des loges maçonniques exclusivement féminines, souvent appelées « Loges de l’adoption », qui ont été créées dès le XVIIIe siècle. Toutefois, ces loges ont longtemps été considérées comme des branches secondaires de la franc-maçonnerie masculine.

Ce n’est que dans les années 1900 que des femmes ont commencé à créer des loges maçonniques indépendantes et à revendiquer leur reconnaissance officielle. En 1913, la Grande Loge de France a reconnu la première loge féminine, la loge « Les Libres Penseurs ». Depuis lors, d’autres obédiences maçonniques en France ont suivi cet exemple, notamment la Grande Loge Féminine de France, qui a été fondée en 1945.

Aujourd’hui, il existe de nombreuses obédiences maçonniques mixtes et exclusivement féminines dans le monde entier. Cependant, la question de l’admission des femmes dans la franc-maçonnerie reste un sujet de débat au sein de certaines obédiences masculines.

Les partisans de l’inclusion des femmes dans la franc-maçonnerie soutiennent que l’exclusion des femmes est contraire aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité qui sont au cœur de la franc-maçonnerie. Ils affirment également que l’admission des femmes permettrait d’élargir la base de membres de la franc-maçonnerie et d’attirer de nouveaux membres.

Cependant, les opposants à l’inclusion des femmes dans la franc-maçonnerie font valoir que la franc-maçonnerie est une organisation traditionnelle et que l’admission des femmes romprait avec cette tradition. Ils soulignent également que la présence des femmes dans les loges pourrait perturber la dynamique traditionnelle de la franc-maçonnerie.

En fin de compte, la question de l’admission des femmes dans la franc-maçonnerie reste un sujet de débat et de réflexion au sein de l’organisation. Chaque obédience maçonnique a sa propre position sur cette question et la décision d’admettre ou non les femmes dépendra de la culture et de l’histoire de chaque organisation.

Maria Deraismes (1828-1894) était une femme de lettres et une féministe française du XIXe siècle, qui est surtout connue pour avoir été la première femme initiée à la franc-maçonnerie en France. Elle a également été une militante active pour les droits des femmes et une conférencière renommée sur les questions de justice sociale.

L’importance de Maria Deraismes réside dans sa contribution au mouvement féministe en France et dans le monde. Elle a été l’une des premières femmes à revendiquer publiquement l’égalité des sexes dans tous les domaines, y compris dans l’admission des femmes à des professions jusque-là réservées aux hommes. En 1866, elle a cofondé la Société pour la Revendication des Droits de la Femme, qui a été la première organisation féministe en France. Elle a également joué un rôle clé dans la fondation de la Ligue française pour le droit des femmes en 1882.

Son admission à la franc-maçonnerie en 1882 est un événement majeur de l’histoire de la franc-maçonnerie en France, qui a ouvert la voie à l’admission des femmes dans cette organisation. Elle a également été la co-fondatrice de la première loge maçonnique féminine, La Loge Les Libres Penseurs, qui a été reconnue par la Grande Loge de France en 1893. Grâce à ses efforts, la franc-maçonnerie en France a été un vecteur important de l’émancipation des femmes et de leur participation active à la vie politique et sociale.

En somme, Maria Deraismes a été une figure emblématique de la lutte pour l’égalité des sexes en France et dans le monde, et son héritage reste d’une grande importance pour les mouvements féministes et pour la franc-maçonnerie jusqu’à nos jours.

Maria Deraismes est également connue pour avoir fondé, avec le Dr Georges Martin, la première obédience mixte de la franc-maçonnerie, le Droit Humain, en 1893. Le Droit Humain est une obédience qui permet l’admission de femmes et d’hommes sans distinction, contrairement à la plupart des obédiences masculines de l’époque.

L’importance de Maria Deraismes et de la fondation du Droit Humain réside dans la contribution qu’ils ont apportée à l’évolution de la franc-maçonnerie. Ils ont ouvert la voie à l’admission des femmes dans cette organisation, ce qui a permis à de nombreuses femmes de participer activement à la vie maçonnique, ainsi qu’à la réflexion sur les grandes questions de société.

La création du Droit Humain a également marqué une rupture avec les traditions masculines de la franc-maçonnerie, en remettant en question les pratiques de l’organisation, ainsi que son fonctionnement. Les membres du Droit Humain ont prôné une vision plus inclusive et plus progressiste de la franc-maçonnerie, qui a permis l’admission de femmes et d’hommes de toutes origines et de toutes croyances.

En somme, la fondation du Droit Humain par Maria Deraismes a été une étape cruciale dans l’histoire de la franc-maçonnerie, qui a permis l’ouverture de l’organisation à un public plus large et plus diversifié, et qui a contribué à l’évolution de la franc-maçonnerie en tant qu’organisation progressiste et inclusive.